L'ESTHÉTIQUE DU RÉEL : POURQUOI JE REFUSE LA DICTATURE DE LA STABILISATION

Regardez la majorité des vidéos de mariage actuelles.

L'image flotte. Elle est parfaitement fluide, comme si la caméra glissait sur un tapis volant invisible. C'est propre. C'est technique. C'est rassurant.
Mais posez-vous cette question : est-ce que c'est humain ?

J'ai fait un choix radical dans mon travail de réalisateur : refuser l'utilisation systématique du stabilisateur robotique (le "gimbal")
pour revenir à l'essence du cinéma d'auteur : le Handheld (tournage à la main).

Voici pourquoi, pour raconter votre histoire, votre film a besoin de respirer.

Faire corps avec la caméra pour être au cœur de l'action.

1. Être un acteur, pas un spectateur fantôme

Quand une caméra est fixée sur un stabilisateur motorisé, elle donne l'impression d'être un fantôme qui flotte autour de la scène.
On observe, mais on ne participe pas. C'est un regard froid et distant.

Mon approche, inspirée par des réalisateurs comme Zack Snyder ou Denis Villeneuve, est viscérale. Je filme avec un "rig" (une cage cinéma) tenue fermement à deux mains.
Pourquoi ? Parce que l'image garde alors des micro-mouvements. Elle respire avec moi. Elle tremble imperceptiblement quand l'émotion monte.

Quand vous regarderez votre film, vous ne serez pas en train de survoler votre mariage. Vous serez dedans. Juste derrière mon épaule, au cœur de l'action,
ressentant le battement de cœur de la scène. C'est cette vibration organique qui crée l'immersion.

Un équipement pensé pour l'agilité et la lumière naturelle.

2. Sculpter la lumière plutôt que d'inonder la scène

L'autre grand cliché du mariage, ce sont les immenses panneaux LED qui éclairent une salle de réception comme un stade de football,
"pour qu'on voie bien tout le monde". Mais l'émotion ne vit pas dans la clarté absolue. Elle vit dans l'ombre et le contraste.

Sur mes tournages, mon approche est celle d'un peintre. Je n'utilise pas de matériel intimidant qui casse l'ambiance.
J'utilise de toutes petites sources de lumière (parfois tenues à bout de bras, parfois cachées dans le décor),
exactement comme sur les plateaux de cinéma intimistes.

Le but n'est pas d'éclairer la pièce. Le but est de sculpter les visages.
Une petite touche de lumière pour faire briller une larme. Un contre-jour pour détacher une silhouette.
Je travaille avec la lumière naturelle et ces petites touches artificielles pour créer une atmosphère dense et cinématographique,
fidèle à l'intensité de votre soirée.

3. L'imperfection comme signature

Ne vous y trompez pas : filmer en "Handheld", ce n'est pas de l'amateurisme. C'est tout l'inverse.
C'est un choix qui demande une maîtrise physique et technique bien supérieure au fait de laisser un moteur stabiliser l'image.

C'est accepter que tout ne soit pas géométrique. C'est accepter le grain. C'est accepter la vie.
Votre amour n'est pas robotique. Votre journée ne sera pas linéaire. Il y aura des imprévus, des larmes, des éclats de voix, du vent dans les cheveux.
Alors pourquoi votre film devrait-il être lisse et aseptisé ?

Je vous propose une expérience différente : le cinéma organique. Des images qui ont de la texture, du mouvement et de l'âme.
Des images qui sont, tout simplement, vraies.

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